dimanche 14 octobre 2012

Astérix & Obélix Au service de Sa Majesté


Après le naufrage artistico-commercial d'« Astérix aux Jeux Olympiques », dire qu'on attendait le prochain opus au tournant, relève quasiment du pléonasme.


La pression autour d'« Astérix & Obélix au service de Sa Majesté » (puisqu'il s'appelle ainsi) est montée d'un cran via l'affaire médiatisée « Ryanair » durant l'été 2011 (Gérard Depardieu ayant uriné en public dans la cabine d'un avion de City Jet, en partance pour l'Irlande, lieu du tournage) puis, via la parution sur la toile en juin dernier de la bande annonce, jugée par de nombreux internautes désastreuse et laissant présager le pire.


Eh bien, avouons le : si cet Astérix est loin de dépasser l'humour « Nul » de l'opus d'Alain Chabat, il n'en demeure pas moins une petite surprise, ponctuée certes par des défauts indéniables, mais également par de savoureuses scènes, divinement bien écrites, et plutôt sympas pour les zygomatiques.


Le synopsis combine l'histoire des albums BD d'Uderzo & Goscinny « Astérix chez les Bretons »  et « Astérix et les Normands ».


En 50 avant J.C., la Bretagne Jules César vient d’envahir la Bretagne, mais un village résiste aux légions romaines. Jolitorax, un de ses habitants, est dépêché en Gaule pour quérir l’aide du village d’Astérix, réputé pour sa potion magique qui décuple la force. Astérix et Obélix le raccompagnent en Bretagne afin de transporter un lourd tonneau de potion magique. Le groupe devra dès lors faire face à toutes sortes d'obstacles en cours de route, notamment les Normands, guerriers sans peur.

Si le « contenu » du scénario offre finalement peu de surprises aux spectateurs, axé autour d'une trame en quasi pilotage automatique, le « contenant » peut se targuer d'être particulièrement pinçant, et de bénéficier de plusieurs morceaux de bravoure, délicatement écrits par la plume de Laurent Tirard, ancien critique cinéma reconverti scénariste / réalisateur et déjà aux commandes en 2009 du triomphe critique et public de l'adaptation cinématographique d'une autre œuvre de Goscinny, « Le Petit Nicolas ».


Aux mauvaises espérances de l'à priori succombe finalement un certain plaisir, rapidement assumé et partagé dans la salle à en entendre les bruyants éclats de rires. Moments d'anthologie : la psychanalyse de César, la transformation Orange Mécaniquienne d'un guerrier Normand ...


Gageons néanmoins certaines blagues, percutantes au début, mais vite essoufflées en milieu de course par leur répétition (l'accent de nos cousins britanniques et le pastiche des tendances syntaxiques propres à l'anglais).


Jugeons maintenant le casting, plutôt efficace dans l'ensemble, articulé autour de numéros d'acteurs confirmés (Gérard Depardieu, Edouard Baer, Catherine Deneuve, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini) et de plus jeunes comédiens bien castés (Vincent Lacoste en pôle position dans le rôle de Goudurix, neveu froussard / flemmard d'Abraracourcix ; accompagné par Guillaume Gallienne, Sociétaire de la Comédie Française et de la jolie ex-présentatrice météo Charlotte Lebon). Avec en bonus quelques caméos bien placés (Gérard Jugnot en Barbe-Rouge, Dany Boon & Bouli Lanners, tous deux guerriers nordiques …).


Ce qui avait cruellement fait défaut dans la précédente adaptation (= une solidarité comique bien dirigée plutôt que des comédiens en roue libre) est ici « réparé » par une recette fonctionnant plutôt efficacement, avec une mention spéciale pour Luchini en Jules César, dont l'humour cynique et ravageur à souhait, fait oublier la triste interprétation d'Alain Delon dans le même rôle dans l'opus des jeux olympiques.


Ouf, la franchise la plus lucrative du cinéma français paraît sauvée, il faut désormais l'emmener vers un cinquième épisode à l'arc narratif peut être plus inventif, sinon plus audacieux, comme l'avait brillamment orchestré le maître Chabat.


La bande annonce d'Astérix & Obélix Au service de Sa Majesté



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