mardi 20 novembre 2012

La Chasse

Quatorze ans après le surestimé « Festen », le réalisateur danois Thomas Vintenberg revient dans les salles avec « La Chasse », film décrié lors de son passage en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, mais ayant néanmoins permis à l'acteur Mads Mikkelsen, révélé au monde via « Casino Royale », d'obtenir le convoité Prix d'interprétation masculine.
Synospis (source : Allociné) Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.
Chapeau tout d'abord à Mads Mikkelsen, saisissant dans le rôle d'un éducateur accusé à tort de pédophilie. Ce dernier livre une performance tout bonnement remarquable, imprégnée d'une exemplaire sobriété, tout en restituant le tourment. Comment ne pas éprouver de l'empathie face à cet homme meurtri par les accusations dont il fait l'objet ? Le processus d'identification est instantanément rendu possible grâce à cette bouillonnante interprétation.
Outre l'excellente prestation de Mikkelsen, pas grand chose, par ailleurs, à saluer. Vintenberg s'avère, en effet, très brouillon dans la construction narrative du récit, ainsi que dans sa transposition cinématographique, une story pourtant touchante et rarement évoquée au cinéma (« The Woodsman », « Hard Candy », ou encore « Trust » cette année).
Au final, le réalisateur danois échoue dans le sulfureux débat espéré. Quand l'un des protagonistes s'exclame, à un moment donné, « Moi, je crois les enfants. Ils n'inventent pas », on aurait davantage souhaité que le metteur en scène aborde l'interrogation autour de la sacralisation des paroles d'un enfant, en pointant notamment les limites de ce genre de situation, plutôt que de souligner, certes habilement, les tabous et les dégâts, souvent irréparables, de telles accusations. Étonnant pour Vintenberg qui, avec « Festen », avait réussi l'exploit de dépeindre de manière corrosive et inhabituelle les secrets d'une famille, en proie à l'inceste, autre sujet brûlant du cinéma contemporain. 
« La Chasse » propose, par ailleurs, une galerie de personnages secondaires bien trop hystériques pour être convaincante. En témoigne la très discutable paranoïa dans laquelle sombrent les habitants de cette petite ville peu propice aux drames communautaires.
Bilan : Malgré un savoir-faire probant dans la mise en scène ainsi que dans la direction de son acteur principal (Mikkelsen au firmament), Thomas Vintenberg propose un long métrage peu expressif et finalement décevant, au regard d'un potentiel intéressant.
 
 
La Bande Annonce de La Chasse:
 
 
NOTE: 4,5/10
 
 

4 commentaires:

  1. Ouch. T'es dur, là. D'accord avec tes remontrances, mais le tout m'a quand même passionné.

    RépondreSupprimer
  2. Je comprends ton point de vue pourtant j'ai trouvé ce film impeccable, juste, allant là où il devait. Pour moi il s'agit d'une réussite ! Je suis ok avec toi sur un point :Mads Mikkelsen est MAGISTRAL !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Impeccable sur quel point ? la mise en scène ? le scénario ? tu ne trouves pas ça pas assez profond ?

      Supprimer