dimanche 16 décembre 2012

Télé Gaucho

Deux ans à peine après le rafraîchissant « Nom des gens », récompensé du César du meilleur scénario original et de celui de meilleure actrice pour Sara Forestier, Michel Leclerc est de retour avec une comédie populaire aux dimensions sociales et politiques, librement inspirée de faits réels : « Télé Gaucho ».
Synopsis (source : Allociné) Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariées…et ce fut ma parenthèse enchantée.
Après une première demi-heure forte sympathique et percutante, parfois même en forme d'hommage visité d'allusions au cinéma de Godard et de Truffaut, le nouveau film de Michel Leclerc laisse malheureusement place à un spectacle qui se mord la queue, s'égarant dans ses propos et dont les personnages, pourtant étoffés, deviennent vite agaçants car outrageusement caricaturaux.
Michel Leclerc l’avait déjà prouvé avec « Le Nom des gens », il aime le cynisme et la Gauche. Oui la Gauche de Jospin. Seulement voilà, il nous avait déjà gratifié d'une précédente mouture sur ce thème et celle-là sent, du coup, le réchauffé. À tel point qu'on a parfois l'impression d'être face au « Nom des gens 2 » et non face au long métrage original attendu.
Sara Forestier reprend ainsi son rôle attachant de gauchiste nymphomane complètement givrée tandis que Maïwenn interprète une militante tellement hystérique qu'elle en devient insupportable. Totalement horripilante !
Reste les personnages masculins, brillamment incarnés par le jeune premier Félix Moati, découvert en 2009 dans « LOL », et le plus confirmé Eric Elmosnino, impeccable en activiste déjanté. Ces deux protagonistes générationnels sont d'ailleurs probablement le miroir de la personnalité du metteur en scène himself, pétris de ses propres traits de caractère et nourris de plusieurs éléments autobiographiques.
Saluons également la présence de maintes pépites de cinéma comme les séquences très Gondryiennes très réussies des « Objets qui nous font chier », elles-mêmes issues de l'émission « Télé Bocal » et ici pastichées.
En deux mots : une suite officieuse au « Nom des gens » en guise de troisième film pour Michel Leclerc, qui ne réussit malheureusement pas à transformer l'essai, bien que sa nouvelle comédie bénéficie d'une première demi-heure savoureuse et jouit de purs instants de cinéma pilotés par des acteurs bien drivés. On attend le quatrième long métrage du bonhomme pour se faire une meilleure idée.
 
La Bande Annonce de Télé Gaucho:
 
 
NOTE: 6/10
 

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