dimanche 6 janvier 2013

Le Monde de Charlie

« Le monde de Charlie », aujourd’hui en salles, est l’adaptation cinématographique du best-seller de Stephen Chbosky publié en 1999 sous le titre original « The Perks of Being a Wallflower ». Et puisque l’on est jamais aussi bien servi que par soi-même, c’est Chbosky himself qui se charge de réaliser sa transposition sur grand écran. Résultat : « Le monde de Charlie » est le petit bijou du ciné indé américain de ce début d'année 2013.
Synopsis (source : Allociné) Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe…pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui. 
Stephen Chbosky a tout compris au monde des ados. Loin des mièvreries et vulgarités des teenage movies habituellement servis, son récit du jeune Charlie, perdu dans les tribulations et questionnements identitaires des garçons de son âge, est foudroyant d’authenticité et de véracité, sans jamais sacrifier aux éternels clichés.

Chbsoky balaye de manière originale les thèmes poignants que sont la remise en question, l’amitié, le deuil, la fraternité et l’homosexualité chez la new generation, et se montre capable en parallèle d’approfondir, en traitant de sujets hautement plus sérieux comme la pédophilie et ses conséquences dramatiques sur le plan psychique.
« On accepte l’amour que l’on croit mériter » proclame à un moment donné l’un des protagonistes, cette simple phrase retentit dans les oreilles comme une profession de foi où l’étape des soirées passées seul à touiller ses espoirs déçus jusqu’aux amours envoûtants, n’est pas sans rappeler le grand Shakespeare.
La mise en scène, impeccable toute en sobriété, tire son relief par son ton mélancolique, ses quelques scènes savoureuses et piquantes, ainsi que par son esthétique photogénique absolument sublime que l’on doit à Andrew Dunn (directeur de photographie britannique), rappelant par moments les pastels du « Lovely Bones » de Peter Jackson. Porté par un style rétro et une B.O très David Bowie, « Le monde de Charlie » est une comédie dramatique douce amère, dénuée de sentimentalisme mais forte en sensibilité, à consommer sans modération. En bonus musical, le petit clin d’œil au jouissif « (500) jours ensemble » avec le goût commun des personnages principaux pour le groupe « The Smiths ».
Saluons enfin le brillant casting, avec en tête de liste un Logan Lerman, vu dans « Percy Jackson le voleur de foudre » et l’oubliable « trois mousquetaires », qui endosse ici avec brio le rôle de Charlie, adolescent truffé de flamboyance intérieure, la malice cachée derrière ses yeux lisses. Le jeune acteur Ezra Miller, révélé dans « We Need to Talk About Kevin » campe Patrick, l’ami de Charlie. Le comédien de 20 ans crève une fois de plus l’écran, et incarne fidèlement le compagnon de confiance. Emma Watson, que l’on ne présente plus, négocie décidément très bien son post « Harry Potter », se chargeant dans « Le monde de Charlie » d’éclairer avec justesse et subtilité les mentalités des deux loustics. Le trio d’acteurs principaux est entouré de plusieurs habitués de la petite lucarne, Kate Walsh, Dylan McDermott et Nina Dobrev, qui font ici incursion sur grand écran avec panache.

Bilan : Après « Juno », voilà (enfin) la nouvelle crème du ciné indé US autour du monde des adolescents. « Le monde de Charlie » recèle une singularité sans faille et cible son public, malgré sa thématique, plutôt du côté des adultes.

La Bande Annonce Le monde de Charlie:


NOTE: 8/10
 
 

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