vendredi 22 mars 2013

The Place Beyond The Pines

Réunir les deux acteurs les plus hot et les plus bankable du moment (Ryan Gosling / Bradley Cooper) est une riche idée pour attirer les foules féminines et leur permettre de libérer leurs phéromones en ébullition.


Derek Cianfrance, auteur du tendre et mélancolique « Blue Valentine », relève le défi et sort aujourd'hui sur les écrans « The Place Beyond The Pines », adaptation de l'un de ses propres  rêves dans lequel ce dernier visualisait un cascadeur braquer une banque, puis s'enfuir à toute vitesse au guidon de sa bécane. 

 

Synopsis Allociné : Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du « globe de la mort ». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l'Etat de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils... Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s'échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d'un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s'élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d'Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir...  

 

« The Place Beyond The Pines » se dessine comme une chronique familiale originale, montée en trois parties inégales. À la fois très long, mais apparaissant paradoxalement inabouti, le nouveau film de Cianfrance pâtit d'une thématique de fond creuse, intrigante certes (la corruption ? le destin ? les conséquences des actes de nos parents ?), mais poussive et jonchée d'actes incompréhensibles des personnages, polluant l'ensemble. Noir & mélancolique à la manière du précédent long métrage du réalisateur américain, « The Place Beyond The Pines » manque de vibrations pour nous emporter complètement, surtout dans sa seconde partie, pour le moins ennuyeuse et maladroite.


Si le découpage en plusieurs parties est une trouvaille audacieuse et judicieuse, justifiée par une narration diachronique, il semblerait, hélas, que Cianfrance se soit endormi en salle de montage, avec l'enchaînement de séquences inutiles et pompeuses lors d'une seconde manche essoufflée autour du personnage de flic incarné par Bradley Cooper.


On pense évidemment et hélas beaucoup trop souvent à James Gray et sa « Nuit nous appartient » - Eva Mendes y tient d'ailleurs un rôle quasi similaire à celui qu'elle incarne ici, une épouse éplorée – à l'écrivain américain Dennis Lehane, auteur des polars Bostonien « Gone Baby Gone » et « Mystic River », à Nicolas Winding Refn et son bolide « Drive », à Kubrick, Coppola ou Aronofsky côté mise en scène avec ses longs plans-séquences filmés de dos. Tant de références qui nous font cruellement douter de la fragilité et sincérité de Cianfrance, ainsi que de la réelle singularité du projet. Dommage !


Casting loin d'être parfait en malus, entre Ryan Gosling dans un rôle, certes classe, mais remake moto de « Drive », Eva Mendes éternelle mauvaise actrice qui n'a rien à foutre à Hollywood, et Bradley Cooper un peu pommé dans son jogging / uniforme de flic / costume de politicien.
 
 
 
 

La vraie révélation de « The Place Beyond The Pines », c'est Dane DeHaan, clone juvénile de Leonardo DiCaprio, et vu l'année dernière dans la surprise « Chronicle », le très bon « Des hommes sans loi » et le « Lincoln » de Spielberg, rien que ça ! Il excelle une fois encore dans un rôle pas facile à négocier et habite complètement son personnage de fils mal dans sa peau, en quête de figure d'attachement paternelle. Enfin, signalons la présence toujours funky de Ray Liotta qui poursuit avec jubilation son bonhomme de chemin en incarnant des pourritures (le Tchéky Karyo us !). 


Bilan : « The Place Beyond The Pines », dressé comme un polar sombre et peu loquace, déçoit. Si l'on est envoûté par une première partie sous tension, le film perd ensuite son rythme et son utilité dans une seconde moitié interminable, pour enfin regagner ses galons dans un dernier tiers nettement plus précieux, sous forme de rubrique domestique tortueuse. 

La Bande Annonce de The Place Beyond The Pines:


NOTE: 4/10

2 commentaires:

  1. Beaucoup aimé, quelques petits trucs par ci par là mais c'est assez lyrique et ambitieux pour nous combler... 3/4

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