lundi 11 mars 2013

The Sessions

Adapté du roman « On Seeing a Sex Surrogate » de Mark O'Brien, « The Sessions » est un film dramatique réalisé par Ben Lewin. Présenté au Festival de Sundance 2012 où il a raflé le Prix du public américain de la fiction, ce long métrage indépendant a valu à ses interprètes principaux ni plus ni moins qu'une nomination aux Golden Globes pour John Hawkes et aux Oscars 2013 pour Helen Hunt en tant que meilleure actrice dans un second rôle.
Synopsis Allociné : Mark fait paraître une petite annonce : « Homme, 38 ans, cherche femme pour relation amoureuse, et plus si affinités. En revanche paralysé....Amatrices de promenade sur la plage s'abstenir... ». L'histoire vraie et bouleversante d'un homme que la vie a privé de tout, et de sa rencontre avec une thérapeute qui va lui permettre d'aimer, « comme tout le monde ».
On ne le dit jamais assez, méfiance avec les longs métrages tirés d'un fait réel ! Pourtant, sur un thème rarement abordé au cinéma (du moins aux Etats-Unis, cf « Nationale 7 », ou les récents « Intouchables » / « De rouille et d'os » dans notre hexagone), la sexualité des infirmes, Ben Lewin réussit le pari osé et risqué de ne jamais sombrer dans la facilité, le sentimentalisme, la vulgarité, le pathétique ou la caricature, et livre une œuvre douce amère, empreinte de sincérité.
Ben Lewin aurait largement pu frelater le sujet du côté de la pitié, mais il n'en est rien. Porté par des comédiens exceptionnels – John Hawkes prodigieux (mais on le sait magistral depuis « Moi, toi et tous les autres » et « Martha Marcy May Marlene »), Helen Hunt au firmament grâce à sa nudité et son sourire lèvres pincées – « The Sessions » est, en effet, magnifié de poésie et de délicatesse.
Le metteur en scène polonais, ayant principalement fait ses armes à la télé, ne fuit jamais sa thématique casse-gueule, qu'il filme avec maîtrise et humanité, en entraînant le spectateur vers empathie dans l'initiation sexuelle de Mark, et le dépassement des craintes.
Même lorsqu'il verse dans le mélo, « The Sessions » demeure fidèle à sa teneur et son amplitude, celle d'un film nourri de belle pudeur.
Petit défaut néanmoins qui efface l'étiquette du perfect : avoir inséré un faux-semblant de conscience religieuse via le personnage secondaire du prêtre, interprété par un William H. Macy aux cernes pullulantes, qui décrédibilise malheureusement le propos.
Bilan : Ben Lewin nous transporte littéralement avec ce drame bouleversant d'un homme névrosé par son handicap, confronté à l'épanouissement d'une sexualité refoulée. « The Sessions » brille également par le charisme de John Hawkes et grâce au talent d'Helen Hunt, hélas trop rare sur les écrans de cinéma.
La Bande Annonce de The Sessions:

 
NOTE: 7,5/10
 
 
 
 
 
 
 


2 commentaires:

  1. Un très beau film qui a l'intelligence d'éviter tout pathos. L'émotion se suffit à elle-même... 3/4

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