mardi 28 mai 2013

Nebraska

« The Descendants » était le film archi surcôté de 2012. Émotion linéaire, mise en scène sobre et classique, George Clooney grappillant à tout prix la statuette, scénario plat … Alexander Payne avait livré là un film pas assez risqué pour convaincre suffisamment. Attendu sur un projet d'envergure, Payne réalise en fin de compte un film personnel en noir & blanc en guise de quatrième long métrage, « Nebraska ».
Synopsis Allociné : Un vieil homme, persuadé qu'il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain... Sa famille, inquiète de ce qu'elle perçoit comme le début d'une démence sénile, envisage de le placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l'équipée fait une étape forcée dans une petite ville en déclin du Nebraska. C'est là que le père est né. Épaulé par son fils, le vieil homme retrace les souvenirs de son enfance.
Lauréat du prix d'interprétation masculine à la surprise générale au Festival de Cannes 2013, Bruce Dern livre une prestation tout en tendresse et éblouit l'écran. Le septuagénaire excelle dans ce road movie nostalgique et intimiste, révélant la beauté cachée de l'Amérique.
Alexander Payne, bercé de bonnes intentions, gomme les vilains défauts de « The Descendants » et offre un film à la fois pudique et moelleux, tendance autobiographique, extrêmement drôle et extrêmement touchant. Drôle par exemple lorsque les cousins benêts du héros plaisantent sur la lenteur du tandem sur la distance kilométrique parcourue, ou lorsque le vieil acariâtre Bruce Dern, à la question de son fils « vous vouliez des enfants », répond au tac au tac « j'avais envie de baiser, ta mère est catholique, fais le calcul ». Plus dramatique lorsqu'Alexander Payne aborde la vieillesse et l'entrée dans la démence avec tact et finesse.
Jamais tire-larmes, « Nebraska » jongle ainsi de façon agréablement suprenante entre les deux tableaux: du tendrement dépressif à la nostalgie légère.
Seul petit reproche : la mise en scène classique et classieuse, sans réelle surprise, pâtit d'un noir & blanc un poil trop esthétisant et d'un rythme parfois un peu mollasson.
Bilan : Une vraie réussite pour le réalisateur de « Monsieur Schmidt » qui confirme après « Sideways » son savoir-faire en matière de feel good movie.

Un extrait de Nebraska:

 
NOTE: 7,5/10

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