dimanche 23 juin 2013

[Rétrospective #10] Un jour sans fin | Harold Ramis

Un jour sans fin (1993) | Harold Ramis
 
 
Comédie fantastique et enivrante des années 1990, Un Jour sans fin exploite avec élégance et succès un scénario humble : un homme ordinaire, présentateur météo, se retrouve à vivre constamment la même journée.
Synopsis Allociné : Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le "Groundhog Day" : "Jour de la marmotte". Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février...
 
Harold Ramis convie un de ses vieux amis, Bill Murray, pour incarner un anti-héros qui revit perpétuellement la même journée, tel un purgatoire. Ces 24h interminables deviennent vite un terrain d’expérience pour ce présentateur météo nommé Phil Connors. Comprenant le système, le spectateur s’amuse de l’euphorie nouvelle qui envahit Phil. A sa guise, il peut faire et défaire la même journée sans ne jamais en subir les conséquences. C’est ainsi qu’il passe par le holp-up, la cuite phénoménale suivie d’insultes à un officier de police, ou encore un jeu de drague éhonté. On se délecte de ses péripéties totalement loufoques et tordues. Des situations toutes plus cocasses les unes que les autres qui amorcent assez rapidement une nouvelle question : pourquoi revit-il ce jour ? L’euphorie laisse lentement place à une remise en question sur le sens de la vie de Phil Connors.
Ce délire temporel - quelque peu angoissant quand il est poussé dans ses retranchements - s’avère être une jolie métaphore de la routine quotidienne qu'est la vie. Absurde et extravagant, ce divertissement pur cache une profonde réflexion sur la condition humaine. L’humour, toujours au rendez-vous, facilite et dépasse avec plaisance un sujet qui aurait pu être dramatique.
Si cet ultimate feel good movie déborde de bons sentiments hollywoodiens, il n’en demeure pas moins léger et appréciable. La morale, certes prévisible, se savoure telle une farce drôle et cadencée.
Cette comédie US de référence fait honneur à l’ambiance des années 1990 bien que la photographie soit un peu déconvenue. Le scénario original reste la clé de voûte de ce long-métrage : simple, il est traité avec ingéniosité et rythme. Ainsi, on ne s’ennuie jamais et l’on arrive à être surpris avec du réchauffé, chose ô combien difficile au cinéma. La mise en scène y est pour beaucoup. Inventive, elle est pourtant extrêmement difficile à mettre en œuvre. En effet, Harold Ramis a dû reproduire chaque scène avec minutie et justesse afin que l’ensemble reste cohérent. Un challenge assez essentiel pour ne pas déstabiliser l'audience et lui offrir, somme toute, un film harmonieux et logique.
Les acteurs sont tout aussi remarquables que la mise en scène. Bill Murray, à son aise, incarne à la perfection un personnage cynique et aigri, mais étonnamment attachant. Hilarant et juste, il est parfaitement taillé pour l’ampleur des progrès que va connaître Phil Connors dans sa quête initiatique. Andie MacDowell joue la touche glamour du film et se révèle excellente dans ce rôle sans chichis.
Un Jour sans fin ou la démonstration évidente qu'un concept simple, s'il est bien exploité, peut rapidement procurer un plaisir exquis.
 
 
Article rédigé par Cléa Carré

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