vendredi 19 juillet 2013

Room 237

Présenté au Festival de Cannes 2012, lors de la Quinzaine des Réalisateurs, en présence de Rodney Ascher, le metteur en scène, et de Tim Kirk, le producteur, « Room 237 » a également fait partie de sélections à Sundance, Locarno, Deauville et Toronto.
Synopsis Allociné : En 1980, Stanley Kubrick signe « Shining », qui deviendra un classique du cinéma d’horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une œuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d’autres estiment qu’il est le résultat du travail bâclé d’un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d’avoir décrypté les messages secrets de « Shining ». 

« Room 237 » mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. « Room 237 » ne parle pas seulement de fans d’un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l’analyse et la critique du film.
Focalisé sur les théories de cinq amateurs, « Room 237 » fut élaboré selon un processus de préparation similaire à celui d’une émission de radio : entretiens réalisés par Skype, enregistrement par chaque témoin de ses propres commentaires … Non pénalisé par un montage bâclé, bien au contraire (minutieux travail d’orfèvre de la part de Rodney Ascher), « Room 237 » profite au départ de ce concept, avec un côté ludique captivant, qui finit hélas par s’épuiser au bout d’une heure de bobine : le nomadisme du recueil d’opinions s’avère en effet préjudiciable sur le long terme et les voix-off finissent par être confondues. Voilà pour la forme.
Le fond de « Room 237 » est en revanche quasi irréprochable. Compilation étrange entre les théories les plus saugrenues, intrigantes, fumeuses, délirantes – celle selon laquelle « Shining » déguiserait en arrière-fond un descriptif de l’Holocauste – et stupéfiantes, juxtaposées avec des commentaires nettement plus ancrés dans la réalité (le dégoût du film par Stephen King, auteur du roman support, au point de s’être senti trahi par Kubrick et d’éprouver le besoin de scénariser / produire un remake télé pour rectifier le tir), « Room 237 » interpelle avant tout le spectateur sur le pouvoir de fascination des images.

Stanley Kubrick était-il suffisamment intelligent pour embarquer son film dans autant de directions intellectuelles ? Qualifié de « pur charabia » selon Leon Vitali, assistant – réalisateur sur « Shining » et présent pendant l’intégralité du tournage, « Room 237 » laisse le mystère planer et le doute s’installer.
Bilan : Un vrai Kubrick’s Cube éclairant et dense, qui, en décryptant « Shining » de manière chirurgicale, réussit 2 paris improbables : nous lobotomiser en faisant passer faux raccords / erreurs de script pour des messages subliminaux lancés par Kubrick et nous donner l’envie impérieuse de se lancer dans un marathon filmique des œuvres du maître, encore & encore.
 
La Bande Annonce de Room 237:
 
 
NOTE: 8/10

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