samedi 21 septembre 2013

La Bataille de Solférino

Trois mois à peine après « La fille du 14 juillet », revoilà le très prolifique Vincent Macaigne en tête d’affiche d’un nouveau long métrage, en l’occurrence « La Bataille de Solférino », premier film de la scénariste / réalisatrice Justine Triet, présenté au Festival de Cannes dans la programmation de l’Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion (ACID).
 
Synopsis Allociné : 6 mai 2012, Solférino. Laetitia, journaliste télé, couvre les présidentielles. Mais débarque Vincent, l’ex, pour voir leurs filles. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant vaguement incruste, avocat misanthrope, France coupée en deux : c’est dimanche, tout s’emmêle, rien ne va plus !
Coup d’essai, coup de maître. « La Bataille de Solférino », brutale, viscérale, offensive, politique, rageante, courageuse, cruelle, implicite, drôle, dramatique, militante, intimidante, délicate, poignante est une petite pépite. Un coup de cœur inattendu, mis en boîte par une apprentie réalisatrice repérée par Les Cahiers du Cinéma l’an dernier.
Dans « La Bataille de Solférino », Justine Triet s’immisce dans la France contemporaine, au cœur de la journée cruciale de l’élection présidentielle du 6 mai 2012 – ce pays où personne ne sait plus parler à personne – à travers le prisme d’un ex-couple en plein chaos. Justine Triet réussit avec brio à distiller une tension permanente dans son récit, recourant parfois à l’hystérie collective (les scènes en extérieur ont d’ailleurs été tournées le jour même des résultats des élections) pour appuyer le propos et décrire finement la violence des rapports humains. Un peu comme dans « Le Passé », on en sort totalement lessivé et déboussolé. La jeune cinéaste en profite pour dresser un tableau sociologique sur cette génération de trentenaires victimes de la crise, et visiblement complètement à côté de leurs pompes, doublé d’un regard critique sur la justice (le tout pouvoir de la mère, des décisions parfois dénuées de sens …).
Dans la peau des ex, Vincent Macaigne, acteur désormais incontournable, et Laetitia Dosch, excellente, carburent à plein régime, sont formidables de justesse et portent l’intensité des déchirements & réconciliations. Il faut dire qu’ils sont relativement bien servis par l’écriture millimétrée et barjo de Justine Triet (« J’ai envie de me branler tellement tu sens bon des pieds »).
Seul bémol : l’emploi inapproprié des matériaux bigarrés et foutoirs que sont les interviews sur le vif des militants.
Bilan : Un premier film funambule, mais couillu et puissant, sur un sujet choc (la bataille pour le partage de la garde d’enfants), étonnamment bien maîtrisé et porté par un duo d’acteurs au sommet.

Anecdote : Incroyable mais vrai, « La Bataille de Solférino » est le quatrième film de l’histoire du cinéma avec le plus de figurants, classé juste derrière « Le Seigneur des Anneaux : le retour du roi » qui compte 20 600 figurants.
Anecdote 2 : le film est rythmé par la chanson « Lose your soul » du groupe canadien « Dead Man’s Bones », fondé par … roulements de tambour … Ryan Gosling.
Source des anecdotes : allocine.fr
La Bande Annonce de La Bataille de Solférino:


NOTE: 8/10

2 commentaires:

  1. Ce film montre sans rien expliquer que la femme va aussi mal que l'homme et que le ministère dit de la justice répartit les torts selon le genre (tout le bien à la mère, tout le mal au père) ce qui multiplie la difficulté que cela la crée quasiment(si le ministère dit de la justice faisait à la femme ce qu'elle fait à l'homme, c'est elle qui irait en HP sans doute, ce qui pourrait avoir l'air de faire la preuve que le dit ministère a bien eu raison de ne pas lui faire confiance)
    "doublé d’un regard critique sur la justice (le tout pouvoir de la mère, des décisions parfois dénuées de sens …)."
    Dans les divorces, le ministère dit de la justice ne respecte pas l'égalité de tous devant la loi. Une tranche de vie dans lequel il y a une décision dénuée de sens et qui brise les vies.

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