vendredi 20 septembre 2013

Les Amants du Texas

Mercredi 18 septembre fut marqué par les sorties salles de « Riddick », « Les Amants du Texas », « La Bataille de Solférino », « Ma vie avec Liberace » et « Les Invincibles ». C'est aujourd'hui « Les Amants du Texas » qui nous intéresse. Présenté au Festival de Sundance 2013 où il a remporté le Prix de la meilleure photographie, puis sélectionné à la Semaine de la critique au dernier Festival de Cannes et enfin en compétition officielle à Deauville, ce long métrage est le second écrit et réalisé par David Lowery, après « St. Nick ». Il réunit Casey Affleck & Rooney Mara pour la première fois à l’écran.

Synopsis Allociné : Bob et Ruth s’aiment, envers et contre tout. Et surtout contre la loi. Un jour, un braquage tourne mal et les deux amants sont pris dans une fusillade. Quand Bob est emmené par la police, Ruth a tout juste le temps de lui annoncer qu’elle est enceinte. Dès lors, Bob n’aura qu’une obsession : s’échapper de prison pour rejoindre sa femme et son enfant. Mais quand il y parvient, quatre ans plus tard, le rêve correspond mal à la réalité. En fuite, poursuivi par la police et par les membres d’un gang, Bob peine à rétablir le lien avec sa famille. Ruth est devenue mère et ne veut pas d’une vie de cavale : courtisée par un policier attentionné, la jeune femme devra choisir entre le passé et l’avenir.
Dans « Les Amants du Texas », David Lowery s’intéresse à la mythologie du grand Ouest américain, en concentrant sa fiction sur les conséquences et les répercussions de comportements hors-la-loi (braquages) plutôt qu’aux déroulés de ces derniers eux-mêmes. Chouette initiative. Une temporalité lancinante, un ton mélodramatique à la Robert Altman – dont le « John McCabe » est d’ailleurs cité comme source d’inspiration première par David Lowery – une narration à l’aide d’ellipses élégantes, un procédé de mise en scène très esthétique, rappelant le calibre de caméra de Terrence Malick « Les Moissons du ciel », ou d’Andrew Dominik (« L’Assassinat de Jesse James par le lâche RobertFord » dans lequel figurait déjà le frangin Affleck), une fascination pour la nature et pour les gestes de la vie quotidienne, des personnages errants sont au programme. Un beau & joli programme, en somme !
Sauf que le récit de David Lowery, influencé par la plume de Cormac McCarthy (« No Country for Old Men » et bientôt « Cartel »), est franchement creux et mou du genou, garantissant une séance de bâillements gratuite, au fil des non-rebondissements successifs. Il faut dire que la lenteur et la confusion d’ensemble n’aident en point à singulariser la passion qui se détache du synopsis. De même, l’étude de la marginalité de Bob opposée au changement de vie de Ruth manque de profondeur, de teneur et d’émotions.
Mais heureusement, la magnifique direction d’acteurs – Casey Affleck & Ben Foster impeccables, Rooney Mara étincelante et délicate – et la photographie somptueuse, faisant la part belle aux gracieux paysages texans, permettent de rehausser le niveau de ce western modern.
Bilan : Un nouveau disciple de Terrence Malick est né. Son nom : David Lowery. Mais entre la propreté du premier et le style du second, c’est le jour et l’ennui.
Anecdote : Selon Casey Affleck, le titre du film serait dû à une erreur d’interprétation des paroles d’une chanson de la part de David Lowery, et n’aurait donc aucune signification particulière.
 
La Bande Annonce des Amants du Texas:
 
 
NOTE: 5/10

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