jeudi 26 septembre 2013

Rush

Etrange filmo que celle de Ron Howard. Le réalisateur/producteur, qui a débuté en tant qu’acteur dans la série « Happy Days », s’est construit une carrière très éclectique mais finalement assez chouette au fil du temps, malgré plusieurs déconvenues artistico-commerciales : un space movie prodigieux (« Apollo 13 »), des westerns de bonne facture (« Horizons Lointains », « Les Disparues »), des comédies sympatoches mais sans plus (« Splash », « Le Journal », « Parenthood », « En direct sur Edtv », « Le Dilemme »), quelques biopics académiques (« De l’ombre à la lumière », « Un homme d’exception », « Frost/Nixon »), des thrillers agaçants (la très basique « Rançon », ou les adaptations cinoches décriées des bestsellers de Dan Brown centrés sur le professeur de symbologie Robert Langdon), deux films générationnels cultissimes, l’un d’heroic fantasy (« Willow »), l’autre centré sur une brigade de pompiers (« Backdraft »), une SF gentillette mais plaisante  (« Cocoon »), un conte de noël au succès colossal (« Le Grinch »), et – ce qui nous intéresse ce jour – des films automobiles : « Lâchez les bolides ! », « Gung Ho, du saké dans le moteur », et aujourd’hui « Rush ».
Bref, Ron Howard est un bon artisan, un faiseur sans génie, mais certainement pas un tâcheron, plutôt un chic bonhomme à ranger dans la catégorie des réalisateurs dont nous n’attendons rien, mais qui peuvent nous surprendre régulièrement. Et ce ne sont pas les premiers retours critiques positifs de « Rush » qui nous diront le contraire.  
Synopsis Allociné :  RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le playboy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts.  
D’un côté, le flamboyant australien Chris Hemsworth dans la peau du pilote F1 James Hunt. De l’autre, le discret allemand Daniel Brühl, dans celle de Niki Lauda. Au milieu, Ron Howard ressuscite la bouleversante histoire qui lia les ennemis légendaires des circuits dans un film de course automobile sympathique, mais moins phénoménal que prévu. Explications.
« Rush » démarre en trombe sur une séquence haletante de passage au stand pour le traditionnel changement de pneus des F1, avec la voix-off de Daniel Brühl qui saisit le spectateur sur l’importante rivalité entre l’arrogant anglais et lui-même, personnage tout aussi peu aimable. De quoi planter le décor et nous mettre en jambes pour la suite : expliciter les motifs de cette rageuse concurrence qui sévit entre les deux gredins.
Commençons par les qualités de « Rush » tout d’abord: le storytelling solide et habile de Peter Morgan (jongler intelligemment entre des scènes de courses auto et la vie quotidienne personnelle des deux pilotes), les interprétations hautes gammes de Chris Hemsworth et surtout de Daniel Brühl (sacré travail de diction), une mise en scène fonctionnelle et efficace, qui nous tient bien en haleine (chapeau pour le rythme soutenu, le dynamisme, l’ambiance réaliste des courses et la séquence particulièrement réussie sur le complexe automobile Nürburgring), ainsi que quelques répliques joviales (« Sex : Breakfast of Champions »).

Mais « Rush » passe hélas un peu vite sur ses enjeux dramatiques, sans toutefois les éclipser réellement : ainsi, au lieu de nous délivrer le tableau de caractères des deux types (en gros, des grands champions au mental d’acier mais cruellement antipathiques), Ron Howard aurait probablement gagné à étoffer la relation duelle et personnaliser son histoire.
 
Deux légères fautes de goûts : une esthétique 70’s trop factice (pas merci Instagram ?) et une composition d’Hans Zimmer, certes prenante et en adéquation avec les images rythmées, mais peu originale.
 
Bilan : Un « Rush » énergique, mais non dénué de défauts. La mise en scène immersive de Ron Howard et le casting irréprochable (mention Daniel Brühl) contrebalancent avec le scénario dramatique habile, mais qui manque peut être un poil de profondeur.
 
Anecdote : Ron Howard avoue être fasciné par les années 70. Il a déjà mis en scène « Apollo 13 » et « Frost/Nixon, l’heure de vérité » qui se déroulent durant cette période de l’Histoire.
 
La Bande Annonce de Rush:
 
 
NOTE: 6,5/10

2 commentaires:

  1. A peu près d'accord. Un très bon film mais qui manque parfois un peu de profondeur, mais qui a pourtant le mérite de proposer des personnages géniaux et très bien interprétés (oh Daniel Brühl). Bonne critique!

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