mercredi 16 octobre 2013

Fonzy

Dans l’histoire des remakes qui traversent les frontières, il y a ceux qui se réapproprient le matériel de départ en y insérant des enjeux plus spécifiques («  Le Cercle – The Ring », « Millenium »), ceux qui transposent une œuvre méconnue avec fidélité et respect dans l’unique but d’exporter et mondialiser un propos (« Funny Games »). Puis il y a les autres, ceux qui se contentent de copier bêtement plan par plan la formule d’origine pour espérer connaître le même succès commercial, comme « En quarantaine » par exemple, remake raté de l’excellent « [REC] ».

« Fonzy », transposition française du très réussi « Starbuck », est plutôt à ranger dans la seconde catégorie. Réalisé par Isabelle Doval, « Fonzy » met en scène José Garcia (le compagnon à la ville de la réalisatrice) dans la peau d’un géniteur de 533 enfants.
 
Synopsis Allociné : Fonzy, le pseudonyme sous lequel Diego Costa a fourni il y a 20 ans du sperme à maintes reprises dans le cadre d’un protocole de recherche. Aujourd’hui, à 42 ans, il est livreur dans la poissonnerie familiale et mène une vie d’adolescent irresponsable et gaffeur. Alors que sa compagne Elsa, lui apprend qu’elle est enceinte, son passé ressurgit. Diego découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants dont 142 souhaitent savoir qui est Fonzy…
On frôle le plagiat ! Pourquoi diable avoir adapté à l’IDENTIQUE le film québécois « Starbuck », lauréat de 3 Genie (les César du Canada) et triomphe public (mérité) l’an dernier.
 
« Fonzy » reproduit en effet la recette miracle à la virgule près, tient le même discours éthique sur le débat controversé de l’anonymat des donneurs de sperme, contient les mêmes vannes, les mêmes enjeux dramatiques, la même caractérisation des personnages et lève le voile de la même manière sur l’identité de celui qu’on surnomme « El Masturbator ». Résultat : aucun intérêt pour ceux qui avaient succombé au charme et à la tendresse du film de Ken Scott.

Pire : l’intelligence du cœur et le burlesque qui gouvernaient le conte original s’atténuent ici au profit d’un enchaînement mal maîtrisé de situations comiques parfois douteuses (quelques répliques limites homophobes) et de scènes ‘beaufs’ repoussantes (l’après-midi « pop » passé avec les enfants, le match de foot, le dîner familial).
 
 
De même, malaise général dans la salle face au jeu d’acteurs de certains comédiens (le fils gothique Xavier, le garçon de café … et même la très prolifique Audrey Fleurot qui affiche les gros yeux tout le long). Seul José Garcia ne s’en tire pas trop mal en quarantenaire super-fertile. 

 
Bilan : Zéro surprise dans ce remake / plagiat de « Starbuck » !! On attend désormais avec impatience « Delivery Man », le remake américain produit par Spielberg et projet concurrent de « Fonzy », pour relever la barre. 

 
Anecdote : Pour interpréter l’un des fils de « Fonzy », José Garcia et Isabelle Doval eurent l’envie de donner le rôle au footballeur mondialement connu Lionel Messi. Ils ont donc envoyé une lettre (au culot) au quadruple ballon d’or pour lui demander s’il était éventuellement partant. N’ayant jamais eu de retour, ils demandèrent ensuite à l’international tricolore Marvin Martin, star du Championnat de France de Ligue 1. Le milieu de terrain lillois joue pour la première fois au cinéma et reprend son propre rôle.
 
La Bande Annonce de Fonzy:
 
 
NOTE: 4/10

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