mercredi 18 décembre 2013

100% cachemire

Il paraît tellement loin le temps où Valérie Lemercier réalisatrice réussissait à nous décocher quelques rictus avec son personnage caricatural de garçon manqué dans « Le Derrière », comédie populaire grinçante façon Etienne Chatiliez (« La vie est un long fleuve tranquille », « Tatie Danielle », « Le bonheur est dans le près ») mais bourrée d’humanité et de légèreté. « 100% cachemire », son dernier long-métrage en qualité de metteur en scène, a été accueilli très froidement par la presse et le public. Il faut dire que la comédienne un peu bobo cherchait les coups de bâton : sujet grave voire polémique (l’adoption), casting tout droit sorti de la tribune incendiaire de Vincent Maraval (en plus d’elle-même, « 100% cachemire » regroupe Gilles Lellouche, Marina Foïs, Bruno Podalydès ainsi qu’un caméo de Gérard Darmon), bande-annonce désobligeante truffée de blagues douteuses …
Synopsis Allociné : Aleksandra et Cyrille forment un couple très chanceux très tendance qui apparemment a tout. Enfin tout, sauf un enfant. Alekseï, petit garçon russe de 7 ans va débarquer dans leur vie.
8 ans après le décevant « Palais Royal ! », Valérie Lemercier enfile de nouveau son costume de réalisatrice – scénariste – actrice et livre un film 100 % embarrassant, prétentieux, fade, vulgaire, voyeuriste et diablement mal écrit & mal joué.

Un plantage sur quasiment toute la ligne alors que ça partait pourtant plutôt bien, avec une ouverture sympathique dans les locaux d’une célèbre entreprise magasinière, au ton symbiotique avec le tempérament volcanique de Lemercier qui incarne ici une magnat de la mode. Puis, lorsque démarre réellement le film, Lemercier s’enlise dans l’écriture et passe à des kilomètres de son sujet à force de vouloir se conformer à une tradition théâtrale et un sous-texte socio-politique. Un thème pourtant propice à des situations cocasses – l’adoption d’un enfant russe ne parlant pas la langue française par un couple aristo-branché – mais traité de la pire des manières : avec lourdeur ou distance, prétention ou manque d’audace, provoquant in finale le malaise chez le spectateur. 
Ainsi, toutes les scènes censé faire rire font plouf, des séquences familiales tendance racistes (la mère juive possessive de Gilles Lellouche) aux confrontations Lemercier / Samatin Pendev (le gamin russe), en passant par le gardiennage du mioche par une nounou cougar érotomane exécrable.
On condamne également l’effroyable direction d’acteurs, où chacun joue en roue libre (y compris Lellouche), les décors chicos indélicats (le loft du couple, le défilé de mode), les intrigues annexes gênantes (le rapport à l’argent, l’adultère du personnage incarné par Lellouche), le rythme incongru, la mise en scène pâlichonne et dénuée d’ambition artistique, le final pathos qui efface la méchanceté libératrice de départ …
Bilan : 0 pointé pour Valérie Lemercier qui signe avec « 100% cachemire » une comédie brouillonne et mal écrite, affligeante sur tous les points, en forme de foutage de gueule.

Anecdote : Gilles Lellouche & Valérie Lemercier s’étaient déjà croisés sur un plateau de tournage, celui de « Narco », première réalisation du comédien français dans laquelle Valérie Lemercier faisait une apparition caméo dans son propre rôle.  

La Bande Annonce de 100% cachemire:

NOTE: 0,5/10

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