dimanche 8 décembre 2013

Lovelace


Après « Howl », le duo Rob Epstein / Jeffrey Friedman revient avec un nouveau biopic, cette fois centré sur Linda Lovelace, actrice du film « Gorge profonde » (1972), qui l'a propulsée du jour au lendemain sur le devant de la scène et érigée comme icône de la liberté sexuelle. Sobrement intitulé « Lovelace », le long-métrage sort en salles le 8 janvier prochain.
Synopsis (Allociné) : A la fin des années 60, Linda étouffe au sein de sa famille que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige d’une main de fer. C’est une belle fille de 20 ans, prête à embrasser la vie avec enthousiasme malgré sa timidité et sa naïveté. 
Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. 
Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. 
Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de GORGE PROFONDE fait d’elle du jour au lendemain une star unique. 
Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle.
Présentation sous forme d'introduction de la jeune Linda Lovelace (Amanda Seyfried), encore chez ses parents, sous la houlette d'une mère très stricte. On rencontre alors, avec Linda, Chuck Traynor, (Peter Saarsgaard), charmant gentleman qu'elle va rapidement épouser.
Le film se divise ensuite en deux parties, une première ciblée sur la success story de Linda Lovelace, son ascension vers la gloire, puis nous assistons à une marche arrière et un retour, point par point sur ce qui nous a été présenté, mais, cette fois, avec l'envers du décor. La première moitié est en réalité très suggestive de la seconde. Ce traitement en deux temps est original et particulièrement intéressant, puisqu'au final, au plus proche de la réalité. Linda Lovelace, porte-parole, inspiratrice de l'affranchissement sexuel va revenir sur cette expérience quelques années après « Gorge profonde », et présenter une version différente de celle que le public imaginait, bien plus tumultueuse.
L'échec du film repose en partie sur cette seconde tranche, vraiment édulcorée. Le spectateur étant frustré par des déclarations qu'il aurait imaginé nettement plus sombres. Les violences, tant physiques que morales, infligées par Chuck Traynor à Linda sont certes présentées, mais il n'est à aucun moment question d'approfondir le propos, comme si les réalisateurs, timides et probablement bridés par le studio, optaient pour une version lisse, n'allant jamais au bout des ambitions artistiques de départ et n'attaquant jamais là où ça pourrait faire mal. Ainsi, à force de ne pas vouloir trop en montrer, le tandem Epstein / Friedman livre une œuvre fade, dénuée de la noirceur nécessaire et suffisante pour percer les secrets de l'énigme Linda Lovelace. Ce thème de la violence appliquée aux femmes est abordé de manière trop succincte pour convaincre, ne poussant jamais le spectateur à la réflexion. De ce point de vue, le film ne peut que décevoir. Grosse désillusion également lorsqu'on découvre que « Lovelace » ne revient pas du tout sur le militantisme anti-pornographie qui a été réalisé par Linda Lovelace à la suite de son discours.
Quant aux prestations des acteurs, elles varient de l'un à l'autre : Amanda Seyfried a tendance à en faire des tonnes, n'aidant pas vraiment à ce que l'on éprouve une once de compassion pour son personnage (à l'exception de quelques scènes, notamment celles avec ses parents). Peter Saarsgard est excellent, tant en charmeur au début du film qu'en salaud en fin de bobine (ce qui nous pousse à jubiler – de manière très sadique – lorsqu'il se fait frapper à coup de ceinture). Juno Temple est également exemplaire mais hélas trop peu présente à l'écran. De même que James Franco : apparition furtive.
Bilan : Film globalement médiocre, trop superficiel et affadi pour bousculer l'opinion publique.
Anecdote : Si vous cherchez Sarah Jessica Parker – créditée au générique – dans le film, vous ne la trouverez pas. L'actrice, qui devait camper le rôle de Gloria Steinem, a, en effet, été coupée au montage.

La Bande Annonce de Lovelace


NOTE : 5/10

Article rédigé par Justine Blache

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